Je crois que j'en veux à ma mère de ne jamais avoir répondu à cette lettre. Ma lettre. Je lui avais écris sans arrière pensées, juste pour lui expliquer. Parce que un jour, au lycée, Elise m'avait dit ce que ses parents lui avaient répété d'un bout de conversation entre eux. Elle s'inquiétait de mes silences, de mon manque d'appétit. C'est peut être le fait que Rémi ait répondu que "de toute façon toi plus rien ne t'intéresses", peut être le fait qu'ils aient finit par rire de ma déprime qui m'a poussé à écrire. Je me suis donc tournée vers elle. J'ai vidé mon coeur sur du papier. J'avais peur et cette sensation que c'était bon. Je lui ai donné un matin en partant en cours. Et puis rien. pas un mot. Comme si ça n'avait jamais existé. Ah si une fois, quand elle m'a reproché le fait que je ne travaillais pas mes cours car je lui avais écris que j'avais peur, que je ne savais pas quoi faire après le BAC et que ça ne donnait pas envie de réviser ect .. Elle était énervée et j'ai eu envie de pleurer .. même pas de me mettre en colère, j'étais juste bouche bée.. En écrivant cette lettre je voulais l'aider à me connaître et je voulais aussi la connaître. Une partie d'elle, sa vie, que je ne connais pas. On a beau parler au téléphone, j'ai beau bien aimer, ça ne change rien. Parce que j'attends toujours cette foutue réponse. Je ne veux pas que du superficiel, j'aimerai rentrer dans les détails, dans ses souvenirs. Et les nôtres aussi. Je pourrai revenir sur les moments qui faisaient mal et les beaux. Revenir à quand je la voyait pleurer. Pas souvent bien sur, quelques fois quand même. Parce que cette demoiselle à demandé si on avait déjà vu pleurer notre mère ça revient. parce que je l'ai revu en larme ces trois fois où c'est arrivé. Celle des presque coups. Celles cachées quand elle cuisinait. Celles dans la voiture accordées aux miennes. J'aurai aimé lui raconter que la première fois si j'ai serré mon père dans mes bras ce n'était pas par affection juste pour ne pas qu'il aille plus loin dans les "presque coups", que ce n'était pas le signe que je ne l'aimais pas, que le lendemain matin quand je l'ai surprise à fouiller dans la partie du placard à mon père, quand elle m'a crié dessus comme on crie sur un chien, ce fut les pires mots possible, qu'elle m'avait vraiment touché. Que la deuxième fois j'ai pas osé lui faire savoir que j'avais vu et que je comprenais, que la troisième fois elle m'avait aidé comme jamais. Je crois que j'ai besoin de parler avec elle de ce mélange dans notre relation. De son côté froid et de ses actes qui prouvent le contraire, de ses mots et gestes aussi. Parce qu'il y a des souvenirs qui me blessent toujours et qu'elle ne le sait peut être pas. Je voudrai lui dire comme elle est chouette comme maman, ouais, que je suis fière, qu'elle est forte et généreuse, qu'elle montre qu'elle nous aime, mon frère, ma soeur et moi.J'aimerai être encore plus persuader de ne pas me tromper en l'aimant aveuglément comme ça. Parce que je ne veux pas entendre la voix de ma soeur redire encore qu'elle ne fait que jouer le rôle d'une victime. Non, non et non. On ne peut pas tricher avec les larmes surtout quand notre visage montre qu'on a honte. Parce que je veux être sure qu'elle est bien celle que je crois. Mais j'avoue que je n'oserai surement plus ouvrir la porte de mon coeur encore une fois.
Parce que oui maman quand je t'ai donné le libre accès .. quand j'ai ouvert la porte de mon coeur .. Toi tu me l'a claqué au nez