On peut pas vraiment décrire ce que c'est ce genre de moment, être avec eux dans un bois, avoir eu du mal à monter mais être heureux et se dire que c'est beau, avoir presque envie d'avoir plus d'oeil pour mieux voir, tout capter, des oreilles en plus pour tout entendre. Se souvenir de tout. Les regarder eux au milieu de tout ça. Rire, chanter, jouer de la guitare, faire un feu, griller des saucisses et des chamalows. Hier soir c'était une hésitation et puis un zut quasi collectif, montons dans la foret et puis la suite on verra, les nuages sont noirs mais pas trop, ils ont disparus comme pour nous donner un peu de temps. Ouais un peu de temps pour être ensemble loin de tout, de nos vies, nos occupations routinières. Faire autre chose ensemble, partir avec les sacs à dos, les tentes et les guitares. Marcher au milieu des ronces dans un tout petit chemin. Monter, monter et enfin arriver là haut. Tout près d'une montagne plus haute encore. Penser un peu à la pluie mais au final s'en foutre et vivre le moment qui est là. S'étonner de les voir (presque) tous là. Se dire que j'aurai jamais pensé refaire ce genre d'expédition "made in" lycée. Ouep on en faisait quelques fois aussi. C'était nos petits moments pour partir de chez les parents. C'est toujours les mêmes choses mais en plus sage sans doute. Pas de vomis ni autre petits tracas. Des gens qui s'en vont avant la fin et qui sont un peu plus nombreux qu'avant mais qu'importe. Ils sont venus. On a parlé un peu, ils ont chantés beaucoup, et le temps a filé. Nous sommes restés sous les tentes avec la pluie qui s'est mise à tomber, s'endormir et se réveiller plusieurs fois, avoir parfois peur de la pluie qui tombe trop fort et des animaux juste à côté. Me blottir contre Marie, sourire et me rendormir une nouvelle fois. C'est beau un ciel qui se teinte en rose. Quelques étoiles au milieu des nuages. Le bruit de la pluie quand on est au chaud sous une tente. Se réveiller dans une forêt au milieu de la montagne, un peu comme si on était loin de tout, un peu comme si c'était les vacances. Alors voilà c'est tout simple la vie. Tant pis pour les cours de 13heures qui se passera de moi. Je souris dans ma fatigue. La tente sèche à côté de nous. Dernière trace.
NOUS SOMMES VIVANTS